Teneur en protéines des blés français Un plan d’actions pour éviter la discrimination de l’origine France à l’export
Arvalis-Institut du végétal rappelle l’importance de la teneur en protéines du blé, notamment pour satisfaire les cahiers des charges des acheteurs, en particulier à l’export. Alors que le niveau de protéines de la collecte française s’oriente à la baisse depuis quelques années, l’institut présente son plan d’actions pour inverser la tendance, en application dès cette campagne.
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La campagne 2012-2013 et les conditions climatiques particulières qui la caractérisent ont fait couler beaucoup d’encre, depuis l’implantation du blé tendre jusqu’à sa récolte. Quelques faits marquants pourraient influencer les pratiques futures ce qui, à certaines étapes de l’itinéraire, inquiète Arvalis-Institut du végétal. Jean-Paul Bordes, chef du département recherche et développement : « Nous craignons, concernant la fertilisation azotée, une démotivation à fractionner en trois apports. Le fractionnement, avec des apports calés selon les conditions de croissance de la culture, et en particulier le troisième apport en fin de montaison, joue un rôle prépondérant sur la teneur en protéines. »
Teneurs en protéines en retrait
En 2013, le taux de protéines atteint 11,2 % en moyenne, en retrait de 0,2 point par rapport à l’an dernier. Il est compris entre 11 et 11,5 % en moyenne dans la majorité des régions et inférieur à 11 % dans une grande zone Ouest et en Rhône-Alpes. « Les faibles niveaux s’expliquent par un cumul de facteurs n’ayant pas permis une bonne valorisation des engrais : excès d’eau, froid, apports trop précoces… De meilleurs niveaux sont observés sur les parcelles ayant reçu des apports tardifs. »
Remonter le niveau de protéines des blés français
En adoptant un plan d’actions protéines, l’institut cherche à inverser la tendance à la baisse de la teneur en protéines des blés qui pourrait, selon Jean-Paul Bordes, devenir un critère discriminant de commercialisation des blés français
Le plan se décline en plusieurs actions mises en œuvre dès maintenant. Une campagne de communication fera la promotion du concept d’ « itinéraire technique protéines » en insistant sur trois étapes ayant un effet direct sur le niveau de protéines dans le grain : variété, pilotage et apport de post épiaison. « Il faut mettre en œuvre un ensemble de pratiques qui commence par le choix de variétés adaptées, se poursuit par une gestion optimisée de la fertilisation azotée et finit sur le report de l’azote de début de cycle vers la période épiaison-floraison où l’efficience de l’azote est la meilleure vis-à-vis de l’enrichissement du grain en protéines. »
Promotion des Oad
Arvalis proposera par ailleurs aux distributeurs impliqués dans la démarche Farmstar de mettre en place un réseau de comparaison entre les parcelles pilotées et celles conduites en itinéraire conventionnel. L’institut renforce également son implication dans la diffusion des outils de pilotage qui ont pour objectif d’approcher de la dose optimale d’azote. « On estime que l’ensemble de ces outils concerne aujourd’hui environ un million d’hectares. » Jean-Paul Bordes annonce la « mise en service d’un nouvel outil internet multicultures à la fin de l’année, qui permettra de déployer le conseil en fertilisation azotée. Fin 2014, la version « conseil dynamique sur blé tendre » sera lancée. » L’objectif est de conserver le rythme actuel de 60.000 ha supplémentaires par an pilotés par un Oad pour la fertilisation.
« Atteindre le niveau de qualité requis par la plupart des débouchés, notamment en panification, n’est donc pas incompatible avec les priorités fixées en zones vulnérables ni dans les bassins d’alimentation de captage prioritaires dits « Bac Grenelle ». » Le 5e programme d’action de la directive nitrate en zones vulnérables prône en effet le pilotage de la fertilisation azotée. « Dans les Bac Grenelle, les plans d’actions nitrate proposent de réduire la fertilisation azotée, moyennant une compensation financière (Mae Ferti 01). Cette stratégie présente plusieurs inconvénients : baisse de la production, réduction de la teneur en protéines, coût considérable en cas de généralisation. »
evolution de la génétique
Jean-Paul Bordes propose une alternative qui permette de réduire l’impact environnemental des pratiques, tout en préservant la capacité de produire avec la qualité requise. « Le programme Azur repose sur un engagement des producteurs des bassins, sans indemnisation, à mettre en œuvre tous les systèmes d’aide à la décision concernant la fertilisation azotée. »
Enfin, au niveau de l’inscription des variétés (Ctps), l’institut souhaite faire évoluer le portefeuille des variétés vers une génétique plus efficiente vis-à-vis de l’azote. « Même si cette action est engagée, les résultats ne pourront être visibles que dans plusieurs années, sachant que le cycle de sélection d’une nouvelle variété est de l’ordre de 8 à 10 ans pour le blé. »
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